Mère de famille

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Voici deux cartes postales retrouvées dans une enveloppe sur laquelle Mamiline avait écrit une date, correspondant à la première page de cette partie de sa vie ...

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Dès qu'elle a attendu son premier enfant, Mamiline a renoncé à sa carrière d'institutrice, et ensuite elle a TOUT donné pour ses fils.

Il a fallu beaucoup de sacrifices pendant des années, tenir les comptes en comptant le moindre franc (à l'époque c'était des francs français, des "nouveaux francs" ...). Par exemple, ce jour-là, il restait (avant les allocations) 9,69 francs, soit l'équivalent de 1,5 E. en monnaie actuelle (hors inflation) !

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A force de sacrifices, l'achat d'un terrain à bâtir a été possible :

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Entre le début et aujourd'hui, il y a de sacrés changements !
(Ce sont les mêmes bouleaux ...)

"Hier (!) :"

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"Aujourd'hui :"

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Mamiline a suivi très attentivement toute la scolarité de ses trois fils, en particulier tous les "conseils de classes" du secondaire; elle était appréciée de la plupart des enseignants et de l'encadrement. Une année, elle a même représenté les parents d'élèves d'une autre classe, dont aucun parent ne voulait participer au conseil de classe.

Un brouillon partiel de lettre résume bien une partie de la vie de famille de Mamiline :

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Comme Mamiline donnait tant d'amour à ses fils, ils essayaient de lui en rendre un peu de temps en temps, comme l'écrivait là son plus jeune fils :

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Il a semblé légitime aux trois fils de Mamiline d'écrire quelques petites anecdotes illustrant un peu de tout ce qu'elle représente :

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En tant que petit dernier, j'ai été le sujet de toutes les attentions pendant mon enfance. C'est d'abord cela mes souvenirs de Maman, l'attention, la tendresse et l'Amour en permanence.
Avec les crises d'asthme et ma plus grande fragilité (malgré ma corpulence!), je me souviens, même si cela date de presque 40 ans maintenant, du temps que passait Maman à mon chevet. Je n'avais qu'à appeler les nuits où je n'allais pas bien pour qu'elle vienne me veiller. J'ouvrais les yeux et elle était là, à me rassurer. En fermant les yeux, je me souviens encore de cette chambre de ma jeunesse. Elle m'avait confectionné un accroche drap pour que je ne me découvre pas la nuit ! Elle m'emmenait chez la pédiatre à Poissy et bien sûr également à mes cures de La Bourboule (je ne me souviens guère que de la seconde année, et ses cartes postales que je recevais chaque jour). Elle s'est toujours préoccupée de notre santé.
L'affection de tous les jours, c'est aussi la cuisine qu'elle faisait avec attention et Amour. C'est bien sûr d'elle que me vient la joie du partage dans la cuisine. Les souvenirs sont nombreux; les crêpes de la Chandeleur, où nous faisions tous sauter notre crêpe à tour de rôle avec un Louis (en argent) dans la main pour "que notre vie soit prospère", les frites à la végétaline le dimanche, les quatre-quarts (mes premiers exploits culinaires), ses gateaux retournés à l'ananas, les ratatouilles où nous allions chipper une saucisse avant le service ! Combien de temps elle a pu passer devant les fourneaux, avec toujours cette recherche, jusqu'au bout, de notes originales et de nouveautés.
Et puis il y avait le moment des courses. Bien sûr le samedi matin à Poissy. Le rituel immuable; le marchand de légumes, le boucher, le charcutier, la papeterie, la droguerie. Toujours cette attirance de sympathie de la part des commerçants, des rapports humains chaleureux. Il y avait également la Samaritaine qui est devenu Auchan plus tard. Tous ces moments passés ensemble.
Un autre souvenir vivant : le lavage des cheveux. Pourquoi se souvenir d'une chose aussi insignifiante ? Parce que petit, elle me lavait les cheveux dans la cuisine, la pièce la plus chaude de la maison. Je m'allongeais sur la table de la cuisine, la tête dans l'évier, et le champouinage commençait; le "Quand j'éto jeune" rituel et tant attendu. De tels souvenirs indélébiles que je le fais encore à mes enfants!
Il y a comme souvenirs, les vacances à Villers-sur-mer, ces moments sur la plage à veiller sur nous (nous, nous baignant; elle sur la plage, ne sachant pas nager), les jeux de plage, la mer et aussi la petite crêperie de Villers2000, les balades à Deauville les jours de pluie. Quatorze ans où Maman nous a emmenés en vacances, à passer les deux semaines à s'occuper de nous pour que nous prenions l'air.
Un peu moins festif, mais toujours dans la lignée du suivi constant et attentif: le support scolaire. Bien sûr que sans elle, nous n'en serions pas arrivés où nous en sommes. Elle me faisait réviser les leçons, certainement plus attentive que moi aux matières rébarbatives (philo, allemand, principalement). Toujours attentive et présente aux moments importants; pour le bac et surtout pour les concours des Ecoles d'Ingénieurs. Toujours en support, sur tous les sujets, même les plus complexes.
Dans cet accompagnement, il y a bien sûr le rituel des valises le dimanche soir. Elle préparait nos valises pour que nous puissions repartir en internat. Un déchirement à chaque fois, même si cela a duré plus de 6 ans. Pour finalement cette image quand elle m'avait emmené à Chatenay chercher les résultats et la joie de la réussite.
Plus que des histoires ponctuelles et pas forcément toujours représentatives, ce que je garde comme souvenir de Maman, c'est cette attention et cette tendresse permanentes qui m'ont fait grandir dans une enfance heureuse. Quel sentiment de se voir aimé dans les yeux de sa mère, de se voir beau et fort, toujours et en toutes circonstances ! Et de savoir qu'il y avait toujours un havre de paix, un refuge; cela me manque.
E. - un an déjà.

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C'était au tout début des années 2000. En ce temps-là, quand je rentrais chaque soir, il me fallait descendre de voiture pour aller ouvrir le portail. Ce soir-là comme les autres, j'avais mis mon clignotant, et j'étais en train d'ouvrir, quand un conducteur double ma voiture en klaxonnant fort. Enervé, je lui fais un bras d'honneur. Quelques mètres plus loin, il s'arrête, se précipite sur moi, et ... me crache au visage. Entretemps, comme d'habitude, Mamiline était venue à ma rencontre : à ce spectacle, elle se rue sur l'énergumène - qui la dépassait de deux têtes - et se met à l'étrangler !! Le débile, abasourdi par tant de fougue (il aurait pu facilement faire beaucoup de mal à ma Maman), bat rapidement en retraite alors que j'étais resté sans réaction.
Mamiline aimait ses fils beaucoup plus qu'elle-même, ceci n'en est qu'un des innombrables exemples.
Il y a un épilogue (triste) à cette histoire : environ dix ans plus tard, l'avant-veille de la mort de Mamiline, alors que je la veillais et qu'elle sombrait dans le coma, j'ai rappelé ce souvenir à ma Maman dans le creux de son oreille; elle a esquissé une toute petite réaction, comme pour me dire dans un grand effort qu'elle se souvenait de l'épisode; alors, je lui ai dit que je comptais sur elle pour continuer à me défendre et à veiller sur moi : c'est ce qu'elle fait fidèlement et fortement - je le ressens souvent - de là où elle est maintenant (j'espère de tout mon coeur qu'elle est avec Blandine et Mémée Jeanne).

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Dans sa dernière année de vie, voici trois souvenirs :

- Mamiline avec un de ses fils, instant de tendresse

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- un de ces déjeuners de famille où Mamiline rassemblait sa petite tribu

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- l'ultime photo de famille (nous venions d'apprendre la terrible nouvelle)

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Les petits enfants de Mamiline aimaient se retrouver autour d'elle, l'un d'eux a écrit ce petit mot :

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Nous aussi, nous remercions Mamiline pour tout ce qu'elle a été, et tout ce qu'elle a fait pour nous !!

La plus grande fierté de Mamiline, finalement sa raison de vivre, aura été de faire de ses trois fils des "ingénieurs des grandes écoles".

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Divertissement : Mamiline et ses automobiles "à pétrole"

Après sa première Opel d'institutrice (un vrai tank hors d'âge, que lui avait offerte Mémée Jeanne), Mamiline est restée très longtemps fidèle - pour ça aussi ! - à la marque Opel, et au garage Opel d'Orgeval (aujourd'hui disparu).

Souvenir de l'Opel achetée en 1974 :

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La dernière des Opel de Mamiline était de modèle "Omega" (la dernière lettre de l'alphabet grec). Celle-là était automatique et puissante, Mamiline déjà retraitée s'amusait à faire enrager les divers deux-roues en démarrant plus vite qu'eux (même les grosses motos pilotées par des jeunes...) quand les feux tricolores passaient au vert ! Il a fallu s'en séparer quand un fils de chauffeur d'ambassade est venu la percuter par l'arrière.
Ensuite, Mamiline est restée fidèle à la famille des garagistes P. (elle était sûrement de loin leur plus ancienne cliente), et donc elle a changé de marque.

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Pour lui dire toute notre gratitude, comme nos pauvres mots ne seraient pas suffisants, voici deux petits textes :

Poème

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"Texte"

25texte Mamans

En fidèle souvenir de Mamiline.

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